Billet du 28 février. Un souvenir gustatif de la France

Lors des revues de presse, lorsque j'aborde la page des manifestations au Salon de l'Agriculture, le débat sur la colère des agriculteurs est vif. Chacun et chacune y va de son commentaire ou ponctue la lecture d'expressions étonnées, voire courroucées. Les avis divergent, et je me garderai bien de prendre parti.

En revanche, ce qui rassemble, à propos du Salon, c'est bien - qui s'en étonnerait - la nourriture. Et plus précisément, la diversité, la qualité, l'abondance de nos terroirs : la France, c'est ce pays de goûts, d'odeurs, de saveurs, que l'agriculture rend possibles.

Et nous savons lui rendre hommage, à cette France des terroirs. Un hommage rendu à travers un atelier multisensoriel, pour parler en jargon psychomot'; c'est-à-dire, dans un moment où l'on peut utiliser ses sens pour rappeler à sa mémoire nos précieux souvenirs des plats que l'on aimait.  Les épices achetées à Noailles, les confitures de nos mamies après la cueillette des abricots, la crème de marrons qu'on mangeait pendant les vacances en Ardèche et les myrtilles trouvées sur les chemins du Jura. C'est avec délices que les résidents se sont rappelés, avec leur mains, leur nez, leur palais. Non sans effort: pour faire travailler la mémoire, la dégustation était à l'aveugle. Pas facile de deviner ! Mais même quand on ne trouve pas, on sait que cette chose qui fond dans la bouche, ce goût sucré, ce fruit qu'on connaît bien mais dont on a perdu le nom, même si on l'a (littéralement) sur le bout de la langue...

cette chose est le fruit de nos souvenirs, nos souvenirs gustatifs de la France.